Un Murmure dans le Silence Blanc
Puis, sans prévenir, un souffle s’est levé dans mon esprit… Une pensée; simple, discrète. Elle n’avait rien de menaçant, elle s’est glissée comme une ombre, délicate, mais tenace. Et cette pensée, en silence, a ouvert une porte… Une autre s’est engouffrée derrière; puis une autre encore : mon fils; sa vie, ses décisions, ma famille, ma santé, mes souvenirs, mes regrets… Le futur! Ces incertitudes qui pèsent comme des ombres; ces responsabilités que l’on ne choisit pas toujours.
En un instant, le calme s’est effacé, les murmures avaient grandi, formant une marée qui montait doucement, implacable. Ce n’était pas un cri, non; c’était un poids, une insistance, une accumulation de tout ce qui n’avait pas été dit. Mon esprit, pris au piège, était ailleurs, plus ici… Plus dans la neige, ni dans la chaleur du café.
Je me suis arrêtée… immobile, entre deux pensées. J’ai senti l’anxiété m’envelopper, comme une ombre étouffante : pourquoi ce besoin constant d’anticiper, de tout contrôler ? Pourquoi ce refus du flou ? L’anxiété est-elle vraiment une ennemie ? Ou bien une messagère qui ne sait pas parler autrement qu’en chuchotant des craintes ?
Alors, j’ai respiré profondément, j’ai levé les yeux vers la fenêtre, la neige tombait encore; sa tranquillité contrastait violemment avec mes tourments intérieurs. Je me suis accrochée à cet instant, à cette lumière blanche qui semblait défier l’obscurité. L’anxiété était toujours là, bien sûr, un murmure dans l’ombre, insistant. Pourtant, j’ai compris quelque chose : elle n’a pas besoin d’être combattue, ni fuie… Elle est une part de moi; une voix qui, parfois, doit être entendue pour être apaisée.
Nadia B.