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le Prix de l'Immigration

· Réflexions

Le Prix de L'Immigration

Elle est malade… Et moi loin

Le prix de l’immigration, ce n’est pas l’absence aux fêtes, ce n’est pas les anniversaires qu’on regarde à travers un écran, ni les sourires qu’on devine entre deux pixels, ce n’est pas les tables sans nous, les gâteaux qu’on ne goûte pas, les bougies qu’on ne souffle pas, parce que ça, on s’y habitue, on apprend à être là sans l’être, à répondre aux messages en retard, à prétendre qu’on va bien et à dire que ce n’est pas grave, qu’on fêtera ça plus tard.

Le vrai prix, il tombe sans prévenir… au milieu d’un jour normal, quand le téléphone sonne à une heure qui ne ressemble à rien, quand on répond sans réfléchir et qu’on comprend trop vite qu’on aurait préféré ne pas entendre, qu’on aurait préféré rester dans l’ignorance encore quelques jours… encore quelques heures, parce que là, c’est trop tard, la voix qui tremble à l’autre bout du fil te dit que quelqu’un que tu aimes est malade, gravement… dangereusement et toi tu restes figée, parce que tu ne peux pas courir, tu ne peux pas être là, tu ne peux pas poser ta main sur la sienne, ni l’accompagner à l’hôpital, ni attendre dans le couloir, ni prier à côté, ni même pleurer avec eux.

Tu raccroches et tu restes seule, debout dans une cuisine vide, dans un salon étranger, dans une ville et un pays qui n’ont jamais été vraiment à toi et tu fais ce qu’on fait tous les jours : tu respires, tu t’habilles, tu sors, tu fais semblant que ça va, mais dedans… au fond de toi, quelque chose s’est brisé en mille morceaux et il n’y a personne pour le voir, ni pour le porter avec toi, il n’y a personne pour comprendre ce que ça coûte d’être absent au moment où il fallait être là… pas pour faire la fête, mais pour tenir la main de celui qui vacille.

Voilà le prix… un prix qu’aucune valeur monétaire ne pourra couvrir. Un prix qu’on paie avec les larmes, avec le stress qu’on cache derrière des gestes, avec le chagrin qui ne se dit pas parce qu’il n’a pas de place dans les conversations quotidiennes. Et ce n’est pas l’éloignement, ce n’est pas la distance, c’est ce manque qu’on ne rattrape jamais, ce moment qu’on a perdu loin de ceux qu’on aime, cette impuissance qu’on avale en silence pendant que le monde continue comme si de rien n’était, cette culpabilité qui s’installe sans prévenir et qui ne repart jamais. Et surtout ce vide qu’on porte en soi, jour après jour, sans qu’il trouve jamais sa place.

Nadia B.

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